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L’Europe veut mutualiser ses réponses aux épidémies

Plusieurs chefs d’État, dont M. Macron et Mme Merkel, enjoignent la Commission de tirer les leçons des carences et erreurs constatées lors de l’arrivée du Covid-19.

La menace d’une seconde vague du coronavirus et d’une nouvelle pandémie oblige l’Union européenne à tirer les leçons et apprendre de ses erreurs, afin d’être «mieux préparée» dans le futur. C’est le message de la lettre envoyée à la présidente de la Commission européenne par Emmanuel Macron, Angela Merkel, et leurs homologues polonais, espagnol, belge et danois.

Pénurie de ventilateurs, masques et médicaments, équipements médicaux bloqués aux frontières et compétition entre Européens pour acheter à la Chine… Ces scènes chaotiques qui ont suivi les décisions non coordonnées des Vingt-Sept, ainsi que le «lourd tribut» en vies et le ralentissement économique, ont «soulevé des questions» sur la préparation de l’Europe, écrivent diplomatiquement les signataires. Ils insistent sur la «nécessité d’une approche européenne commune».

Pour la France et l’Allemagne, «c’est une sorte de mea culpa» alors que les deux pays ont fermé leurs frontières et interdit l’exportation de produits critiques au pic de la crise, analyse Eric Maurice, de la Fondation Schuman.

Au cœur des propositions, on retrouve l’idée de doter l’Union d’une véritable stratégie pour disposer de médicaments, vaccins et équipements médicaux. Est logiquement mis en avant le besoin de développer les capacités européennes de recherche, notamment pour le développement de vaccins. Mais la réflexion va plus loin. Il y a une demande d’harmonisation des outils d’analyses et d’échanges d’informations pour ne plus être surpris en cas d’épidémie.

Les signataires proposent également que les Vingt-Sept se concertent sur une «division efficace du travail» pour produire et stocker, en Europe, toutes les fournitures critiques. Cela passe par un renforcement du marché unique et de la politique industrielle européenne, notamment pour rendre plus pérennes certaines solutions adoptées en urgence, relatives à la concurrence et aux marchés groupés. Une proposition qui, pour Eric Maurice, montre que cette crise a développé «le sentiment d’un besoin d’intégration stratégique au niveau européen».

La lettre est bienvenue, assure le porte-parole de la Commission, Eric Mamer. «Nous partageons son analyse et ses idées.» D’ailleurs, beaucoup de ce qui est proposé a «déjà été fait», et une stratégie en matière de vaccins sera étudiée par la Commission la semaine prochaine. Globalement, les problématiques soulevées dans la lettre sont adressées dans le plan de relance de 750 milliards d’euros et le futur budget européen pour 2021-2027, proposés par la Commission européenne.

Si elle ne provoquera pas de changement de braquet, la missive n’est pas vaine. Adressée à la Commission, elle prétend notamment l’encourager à «tirer les oreilles aux États membres», et leurs réflexes individualistes, note un diplomate. À une semaine du sommet européen où les divisions sur le plan de relance économique vont à nouveau apparaître, le message est clair: il faut construire une solution européenne pour éviter le chacun pour soit la prochaine fois.

Source : Le Figaro

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