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A Berlin, la fronde des anti-Google

La volonté du géant du Net d’installer un « campus » destiné aux start-up au cœur d’un quartier populaire et alternatif suscite la colère de certains habitants. L’image de Google, comme celle de Facebook, serait-elle en train de changer ?

Berlin, quartier de Kreuzberg. Sur le quai longeant le canal Landwehr, l’ancienne station électrique Umspannwerk, un vaste bâtiment en brique dominant le quartier, abrite désormais une dizaine de petites entreprises, un restaurant chic et un bar à cocktails. L’édifice est en partie vide, mais cela ne va pas durer, car Google a loué une aile de 3 000 mètres carrés pour installer un « campus », lieu consacré aux rencontres, aux événements et à la formation professionnelle dans le secteur du numérique.

D’ordinaire, le quai est très calme, mais, en cette soirée printanière, le vacarme est assourdissant. Ce 6 avril, comme chaque premier vendredi du mois depuis cet hiver, une centaine de manifestants ont apporté des tambours, des casseroles, des bidons et des trompettes pour un concert de rue endiablé.

L’objectif est de faire le plus de bruit possible, de protester, sur un mode festif, contre l’arrivée du géant américain à Kreuzberg. La manifestation, non autorisée, a été annoncée sur le Web, sur les réseaux sociaux et par des affiches, venues s’ajouter aux graffitis et banderoles hostiles à Google, ornant les murs, les vitrines, les fenêtres et l’intérieur des bars et restaurants. La police confine les manifestants sur un bout de trottoir et ceux qui tentent de former un cortège sont refoulés. Mais un groupe installé sur le toit d’un immeuble voisin, avec la complicité des locataires, déploie une banderole anti-Google et tire un feu d’artifice. Au bout d’une heure, les manifestants, épuisés, se replient dans les bars du quartier.

« Soutenir les start-up sans en prendre le contrôle »Pourtant, en apparence, tout avait bien commencé. En Allemagne, le groupe possède déjà des bureaux à Hambourg, à Munich et dans un autre quartier berlinois et travaille en partenariat avec Factory, un incubateur de start-up. Fin 2016, il annonce qu’il va construire à Kreuzberg un campus comme il en possède déjà à Madrid, à Londres, à Varsovie, à Tel-Aviv, à Sao…

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