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Affaire Facebook-Cambridge Analytica : le lanceur d’alerte s’explique

Christopher Wylie accuse l’entreprise britannique d’avoir utilisé les données de millions d’individus pour manipuler les élections et construire « l’alt-right » aux Etats-Unis.

Un mois après avoir été embauché en juin 2013 par l’entreprise qui allait devenir Cambridge Analytica, Christopher Wylie a pour la première fois compris qu’il ne s’agissait peut-être pas d’une société comme les autres. « Mon poste de directeur de la recherche était vacant parce que mon prédécesseur était mort dans des conditions inexpliquées dans sa chambre d’hôtel à Nairobi, alors qu’il travaillait pour Uhuru Kenyatta [actuel président du Kenya] », explique-t-il.

Le Canadien, petit génie de l’informatique, qui a appris tout seul à coder, alors âgé de 24 ans, a progressivement découvert qu’il travaillait pour une firme qui siphonnait les données personnelles de millions de personnes sur Facebook, avait comme vrai patron un certain Steve Bannon, cherchait à manipuler les élections à travers le monde et poussait sur Internet les théories du complot pour développer l’« alt-right », les mouvements d’extrême droite américains.

Cambridge Analytica a ensuite aidé Donald Trump lors de la campagne présidentielle américaine et le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni. Après avoir quitté l’entreprise fin 2014, mais en y ayant longtemps gardé d’étroits contacts, M. Wylie a désormais décidé de révéler tout ce qu’il savait. « On ne peut pas défaire ce qui a été fait, mais il faut alerter. »

Surveillance de masseDésormais, il ne fait plus que ça, dénonçant une société qui met en danger la démocratie, selon lui. Une semaine après avoir parlé pour la toute première fois au New York Times et au Guardian, le lanceur d’alerte a longuement rencontré dimanche 25 mars un groupe de huit journalistes européens, dont Le Monde. Depuis plusieurs mois, il travaille aussi avec les autorités britanniques, qui enquêtent contre Cambridge Analytica. Mardi 27 mars, il témoignera devant un comité parlementaire britannique, et a accepté de faire de même devant le Congrès américain.
Source:(Le Monde)

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