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Algues

Manger des algues? Oui, mais gare à l’excès d’iode

Dans un avis publié, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail met en garde contre la trop grande consommation d’algues.

Elles sont de plus en plus présentes dans notre alimentation, mais il faut prendre garde à ne pas en consommer trop. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a publié mardi un avis sur la question, les consommateurs doivent être vigilants quant à la quantité d’algues qu’ils ingèrent, en raison du risque de surconsommation d’iode. L’Anses cible en particulier trois profils, à qui elle déconseille «la consommation d’aliments et de compléments alimentaires contenant des algues» : les personnes présentant un dysfonctionnement thyroïdien, une maladie cardiaque ou une insuffisance rénale; les personnes suivant un traitement par un médicament contenant de l’iode ou du lithium et les femmes enceintes ou allaitantes, hors avis médical.

«La teneur en iode dans les différents produits à base d’algues pouvant être élevée, leur consommation présente un risque non négligeable de dépassement des limites supérieures de sécurité, et en particulier, en cas de consommation d’algues associée à des compléments alimentaires à base d’algues», note également l’Anses, qui «recommande aux consommateurs réguliers de rester vigilants».

L’avis de l’Anses cite une étude de 2014 sur la consommation des algues alimentaires en France et note que «les résultats de cette étude montrent que plus de la moitié de la population (58%) consomme des algues alimentaires au moins une fois par an». «Néanmoins, seulement 20% en consomme régulièrement (au moins une fois par mois), dont une faible proportion de consommateurs (9%) intègre les algues dans leur alimentation (au moins une fois par semaine). Une grande partie des consommateurs (91 %) mange des algues exclusivement dans le contexte de la cuisine japonaise», précise l’Anses. Cette consommation est très inférieur aux niveaux qui ont cours en Asie ou en Norvège, souligne l’agence.

A l’appui de son avis, l’Anses cite quelques exemples internationaux dans lesquels la consommation d’algues a entraîné un excès d’iode. «Les autorités australiennes ont signalé un cas de dysfonctionnement thyroïdien lié à la consommation d’une boisson à base de soja contenant du Kombu (Laminaria japonica), présentant de très hautes concentrations d’iode. Ce signalement a entraîné son retrait du marché au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Irlande», est-il écrit dans le texte publié mardi. La boisson n’est pas vendue en France, mais la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a mis en garde contre l’achat de cette boisson sur Internet.

L’Anses cite également un incident survenu en Croatie, où «quarante-quatre cas de troubles de la thyroïde ont été déclarés à la suite d’une consommation de Kombu (Laminaria japonica)». «Afin de limiter l’excès d’apport d’iode et le risque associé, les autorités croates recommandent que la mention suivante soit présente sur ces produits : “Ne pas dépasser la consommation de 0,3 g par jour de Kombu”», relate l’avis de l’Anses. Néanmoins, l’agence demeure prudente, indiquant que dans les cas qu’elle a elle-même recensés, il n’était pas possible d’imputer les effets indésirables à la seule présence d’algues ou d’iode parmi les ingrédient des produits incriminés.

Toutes les algues ne sont d’ailleurs pas concernées par la mise en garde sanitaire. L’Anses note que la spiruline, une microalgue de plus en plus populaire «en raison de son historique de consommation dans des pays tiers et de son potentiel nutritif», affiche une teneur en iode quasi-nulle. «Le risque d’excès d’apport en iode semble négligeable pour cette microalgue», en conclut l’Anses.

Source : Paris Match

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