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«Syndrome de La Havane»: enquête cubano-canadienne sur une intoxication aux pesticides

Des scientifiques canadiens et cubains tentent actuellement de déterminer si les mystérieux symptômes qui ont frappé entre 2016 et 2018 des diplomates américains et canadiens à La Havane sont dus à des pesticides, et non à une «attaque acoustique», a indiqué lundi un scientifique cubain.

«Nous ne nions pas qu’un groupe de diplomates se soit senti mal, soit tombé malade. Mais différentes explications sont possibles. Les Canadiens pensent qu’il pourrait s’agir d’une intoxication due à un usage excessif de pesticides» pour combattre les moustiques porteurs de la dengue, a expliqué à l’AFP le directeur du Centre cubain des neurosciences, Mitchell Valdés-Sosa.

«Avec les Canadiens, nous étudions en ce moment des groupes de Cubains qui ont été exposés aux pesticides (dans le cadre de leur travail, ndlr) pour voir si cette hypothèse est vraie», a-t-il ajouté. Les résultats de cette enquête sont attendus d’ici un mois.

Entre fin 2016 et 2018, une cinquantaine de diplomates américains et canadiens à La Havane, ainsi que des membres de leurs familles, ont souffert de maux divers comme de fortes migraines, des acouphènes, des troubles visuels et cognitifs ou des problèmes d’équilibre et de vertiges.

Ottawa et Washington n’ont jamais établi publiquement la nature du phénomène désigné comme «le syndrome de La Havane», ni confirmé qu’il pourrait s’agir d’énigmatiques «attaques acoustiques» ou de micro-ondes, comme la presse américaine s’en est fait l’écho, sans toutefois apporter aucune preuve. Cuba a rejeté toute responsabilité.

L’an dernier, une équipe de l’université Dalhousie au Canada a réalisé une étude clinique sur les quinze victimes canadiennes. Cette étude a émis l’hypothèse d’une intoxication aux organophosphates, des molécules utilisées dans la fumigation des moustiques.

Le «syndrome de La Havane» avait amené les États-Unis et le Canada à retirer une grande partie de leur personnel diplomatique à Cuba.

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