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Une ou deux doses de vaccin : quelle est la règle pour les personnes ayant déjà contracté le Covid-19 ?

Pour ceux qui ont déjà attrapé le virus, les autorités sanitaires préconisent une seule dose de vaccin. Sous quelles conditions ? On vous explique.

La France a été le premier pays à le recommander en février dernier. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), une seule dose de vaccins est nécessaire lorsqu’il y a trace du Covid-19 dans le sang. Et pour cause : «les données scientifiques montrent que le taux d’anticorps est largement supérieur sur les personnes ayant contracté la maladie que sur les vaccinés, y compris après deux doses», explique le professeur Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations à la HAS. En d’autres termes, la maladie est une protection plus puissante encore que le vaccin.

«Il s’agit de la combinaison la plus protectrice de toutes», certifie de son côté Clotilde Latarche, médecin épidémiologiste au CHU de Nancy. «Pour les anciens positifs, l’unidose fait simplement office de rappel». Toute personne pouvant justifier d’une infection passée par un test PCR ou antigénique positif peut ainsi ne recevoir qu’une dose de vaccin, une règle valable y compris pour les cas asymptomatiques.

Si j’ai été infecté sans le savoir, comment faire ?

Selon l’Institut Pasteur, 22,7% Français auraient été infectés alors que les cas identifiés par test PCR ou antigénique représentent seulement 8% de la population. Dans certaines zones, ce taux serait bien au-dessus de la moyenne, comme en Île-de-France où il atteindrait 40,4% de la population. Il s’agit donc d’une part non négligeable, que la HAS a prise en compte.

En juin, l’instance a ainsi préconisé de réaliser, avant toute première injection, des tests sérologiques rapides, aussi appelés TROD. Il s’agit d’une piqûre légère au bout du doigt pour prélever une goutte de sang et détecter les anticorps. Quinze minutes plus tard, le résultat tombe. S’il est positif, cela signifie que la personne a déjà été en contact avec le virus. Ces tests sérologiques, promis par Olivier Véran «au cours du mois de juin», ont déjà été livrés dans la plupart des centres.

Cela fonctionne-t-il si je suis contaminé après la première dose ?

À ce stade, et dans l’attente de davantage de données, l’équation fonctionne dans un seul sens. Pour être exempté de la deuxième dose, il faut obligatoirement que la première soit consécutive à la contraction de la maladie. Dans le cas contraire, la seconde dose reste de mise.

L’unidose est-elle soumise à une date limite, au-delà de laquelle les anticorps ne fonctionnent plus ?

Pour le moment, la règle vaut quelle que soit la date de contamination. Les «covidés» de la première heure, contaminés dès mars ou avril 2020, sont tout autant concernés que les cas récents. «Les données existantes sont encore insuffisantes pour estimer la limite des anticorps dans le temps, car cela dépendant des défenses immunitaires de chacun», explique le professeur Daniel Floret. «Les premières estimations auprès des vaccins ARN certifient toutefois que les anticorps persistent à 6 mois. Au-delà de ce délai, il est encore difficile de savoir», explique le vice-président de la Commission technique des vaccinations à la HAS.

Toutefois, la HAS recommande formellement d’attendre 3 mois après la maladie, et jusqu’à 6 mois de préférence, pour se faire vacciner. Pourquoi cela ? En dessous de 12 semaines, le risque de récidive est «quasiment nul», explique le professeur Floret, et reste «très faible» jusqu’à 30 semaines.

La règle est-elle valable pour les personnes à risque ?

L’unidose reste valable y compris pour les personnes à risque, telles que les séniors ou les personnes atteintes d’obésité. Seuls les patients immunodéprimés (les résidents en Ehpad, les personnes souffrant de certaines maladies particulières et les patients sous traitement immunosuppresseur) doivent continuer à recevoir deux doses, voire trois.

Est-ce valable hors des frontières ?

L’espacement entre deux doses varie selon les pays, certains concédant plus d’importance que d’autres à la première dose. Le 23 juin, le Canada a estimé les données scientifiques insuffisantes sur le sujet : «On peut seulement vous dire que les experts et les scientifiques sont en train de se pencher sur la question», a affirmé le premier ministre Justin Trudeau. Dans ce pays, la quarantaine reste donc de mise pour les unidoses.

Source : Le Figaro

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