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Vaccin Covid-19 : Pfizer, AstraZeneca, Moderna, peut-on choisir ?

Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson&Johnson sont les quatre vaccins autorisés en Europe. Trois sont en cours d’évaluation dont le vaccin russe Spoutnik. Principe, efficacité, différences, noms des vaccins, effets secondaires, doses, âge, choix..

Quatre vaccins sont autorisés en Europe : celui de PfizerBioNTech – premier à avoir été validé le 27 décembre 2020- celui de Moderna, d’AstraZeneca et de Johnson&Johnson, qui devrait arriver en avril en Europe. Trois sont en cours d’évaluation par l’EMA : le vaccin Spoutnik V (Russie), le vaccin CureVac (Allemagne) et le vaccin Sanofi-GSK. Alors que la vaccination doit encore s’accélérer en Europe et que le feu vert a été donné par les autorités pour poursuivre l’administration d’AstraZeneca, la Commission européenne a décidé de durcir son mécanisme de contrôle des exportations de vaccins anti-Covid produits dans l’UE, afin de “garantir” les approvisionnements des 27 pays de l’UE face à la 3e vague de la pandémie. Quelles différences entre les vaccins Covid ? Dans leur administration ? Leurs nombres de doses ? Leurs efficacité et effets secondaires selon les essais cliniques ? Quels sont les futurs vaccins à être autorisés en Europe ? Comment se passe la vaccination en France ? Les vaccins sont-ils efficaces sur les variants ? Infos à jour.

Vaccination Covid : inscription, prendre rdv, qui peut se vacciner ?

La vaccination contre la Covid-19 est possible en France dès l’âge de 70 ans sans conditions ou avant en cas de comorbidités ou de maladies à risque de formes graves de l’infection. Qui peut se faire vacciner ? Dans un centre de vaccination ? En pharmacie ? Quand on a eu le Covid ? Inscription, rdv, chiffres.

La vaccination contre la Covid-19 en France se poursuit avec l’ouverture dès l’âge de 70 ans depuis le 27 mars, sans conditions, en centre de vaccination. Les plus jeunes peuvent se faire vacciner s’ils présentent certaines comorbidités (voir plus bas) ou des maladies à risques de formes graves de l’infection au coronavirus Sars-CoV-2 également en centre de vaccination ou en pharmacie (s’ils ont plus de 55 ans comme le vaccin administré est alors l’AstraZeneca). “A la mi-avril, nous aurons vacciné 10 millions de nos concitoyens, les plus âgés et les plus vulnérables. C’est l’écrasante majorité de nos concitoyens qu’on trouve dans les services de réanimation, a expliqué Emmanuel Macron en marge du Conseil européen le 25 mars. Ce qui veut dire qu’autour du 20 avril, on passera un premier cap en terme de protection collective. Ensuite on va continuer à vacciner et l’approvisionnement va monter en charge.”  A la mi mai, le gouvernement prévoit d’avoir vacciné 20 millions de Français et 30 millions à la mi-juin. La vaccination ne dispense pas de l’application des gestes barrières. Qui est prioritaire aujourd’hui ? Comment obtenir un rendez-vous pour se faire vacciner ? Quels sont les vaccins administrés selon les personnes ? Peut-on choisir son vaccin ? En quoi consiste le questionnaire de vaccination ? Combien de doses ? Combien de personnes vaccinées à date ?  Courbes, chiffres et mode d’emploi.

  • 2 millions de doses en plus d’AstraZeneca pour la France. Après avoir découvert 29 millions de doses du vaccin AstraZeneca gardées dans un stock par un laboratoire italien, l’Europe devrait en récupérer “au moins la moitié” a indiqué le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, dimanche 28 mars sur France 2. La France devrait en récupérer 2 millions.
  • L’OMS alerte contre une distribution déséquilibrée des vaccins. Dans une interview pour CBC News, Antonio Guterres a fait part de son inquiétude concernant l’accès aux vaccins dans le monde: “Il est dans l’intérêt de tous de s’assurer le plus vite possible et de façon équitable que tout le monde soit vacciné partout et que les vaccins soient considérés comme un bien public mondial.”
  • Plus de 10 millions de personnes vaccinées. Au 28 mars, 7 792 945 premières injections et 2 674 867 secondes injections ont été réalisées, indique le Ministère de la Santé et des solidarités sur Twitter.
  • Arrivée du certificat sanitaire européen ? Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a présenté dimanche 27 mars sur RTL (repris sur Twitter) le passeport sanitaire commun qui sera à tous les pays membres de l’Union Européenne et qui verra le jour d’ici deux à trois mois : “Dessus, il y a un QR code, l’État qui est le votre, si vous êtes immunisé ou non en ayant eu le vaccin, et pour ceux qui veulent avoir du papier, il y a aura une version papier (…) On y trouvera votre nom, votre date de naissance, le numéro de votre passeport certifié avec le QR code, le fait que vous ayez été vacciné ou non, le type de vaccin et si vous avez été porteur de la maladie.”
  • Spoutnik V bientôt distribué en Europe ? “Seul Spoutnik-V a déposé une demande de mise sur le marché, qui est étudiée comme pour tous les vaccins, afin d’évaluer sa sécurité et son efficacité. Je suis en contact avec ses équipes pour les aider développer leurs capacités de production” a informé Agnès Pannier-Runnacher sur RMC Story lundi 29 mars.
  • Les enseignants vaccinés bientôt. Dans une interview accordée au Journal du dimanche, ce 28 mars, le président de la République répond à la demande d’extension de la vaccination formulée par certains élus. “Si j’ouvrais à toutes les tranches d’âge d’un coup, il y aurait des inégalités sociales et territoriales dans l’accès au vaccin”, assure Emmanuel Macron, avant d’ajouter “certaines professions plus particulièrement exposées“, comme les enseignants, pourraient être vaccinées plus tôt.
  • Utilisation de Pfizer et Moderna. Face à la pénurie de doses du vaccin AstraZeneca, le gouvernement devrait bientôt autoriser l’utilisation des vaccins Pfizer et Moderna par les pharmaciens et les médecins généralistes, fait savoir France Bleu dimanche 28 mars.
  • Vaccination des plus de 70 ans. Depuis samedi 27 mars, toutes les personnes âgées de 70 ans et plus peuvent obtenir des rendez-vous en centre de vaccination pour y recevoir le vaccin Moderna ou Pfizer-BioNtech.
  • Ouverture de la vaccination. Les vétérinaires, les étudiants en médecine et les dentistes sont officiellement autorisés à vacciner contre le Covid-19. Le décret est paru samedi 27 mars au Journal officiel.

Quels sont les noms des vaccins Covid-19 ?

Quatre vaccins sont autorisés en Europe :

  • Le vaccin de Pfizer-BioNTech : COMIRNATY®.
  • Le vaccin de Moderna : Moderna COVID-19 mRNA ou COVID-19 Vaccine Moderna.
  • Le vaccin d’AstraZeneca : COVID-19 Vaccine AstraZeneca (pour le fabricant : AZD1222 ou ChAdOx1 nCoV-19).
  • Le vaccin de Johnson&Johnson : Vaccin COVID-19 Janssen.

Quel est le mode d’action des vaccins ?

Les vaccins font appel à des modalités d’action différentes mais ils ciblent tous la protéine Spike du virus Sars-CoV-2 qui permet la pénétration cellulaire du virus. La vaccination permet l’activation du système immunitaire. “Le germe qui pénètre dans l’organisme d’une personne vaccinée va se heurter à son système immunitaire préparé à le recevoir”, rappelait le Pr Daniel Floret, spécialisé en maladies infectieuses et vaccinologie et vice-président de la Commission Technique des Vaccinations à la HAS, le 7 mai 2020.

Il existe deux types de vaccins :

  • Vaccin “stérilisant” qui permettent d’interrompre la transmission du virus (aujourd’hui, les vaccins autorisés dans le cadre de la pandémie n’ont pas prouvé qu’ils étaient capables d’empêcher la transmission de la maladie quand une personne vaccinée est infectée).
  • Vaccin protecteur contre la maladie mais n’empêchant pas la transmission de l’infection : la vaccination pourrait être alors ciblée sur des populations spécifiques (c’est le cas des vaccins Pfizer et Moderna qui ont prouvé leur efficacité contre les formes graves de la Covid-19 d’où le fait qu’ils soient d’abord recommandés aux personnes les plus âgées).

Quelles technologies ?

“Pour mettre au point un vaccin contre une maladie virale, il faut bien connaître le virus qui en est à l’origine puisque le vaccin sera fabriqué à partir de certaines parties du virus qui feront réagir notre système immunitaire” rappelle le LEEM (association professionnelle qui regroupe les entreprises du médicament en France) dans un document dédié à la Covid-19 en juillet 2020. Les vaccins mis au point contre la Covid-19 font appel à différentes technologies :

  • Vaccin à partir de virus atténués ou inactivés  (comme le vaccin chinois) : Vaccin contenant des agents infectieux tués mais capables de susciter une réponse du système immunitaire. Ce type de vaccin demande de grandes quantités de virus.
  • Vaccin à partir de protéines virales : Le coronavirus possède à sa surface des pointes “spicules” qui lui permettent d’entrer en contact avec les cellules à infecter. Ces pointes sont des protéines virales qui ont pu être isolées en laboratoire. Elles peuvent être fabriquées et injectées pour faire réagir le système immunitaire à ces molécules étrangères.
  • Vaccin à partir d’ADN ou d’ARNm viral (Pfizer/Moderna) : Une séquence génétique du virus (ADN ou ARNm) est injectée et entre à l’intérieur de la cellule humaine. Celle-ci va l’utiliser pour produire la protéine virale associée qui va faire réagir le système immunitaire.
  • Vaccin à partir de vecteurs viraux (AstraZeneca) : Un virus atténué spécialisé (= vecteur) est utilisé pour véhiculer les éléments nécessaires à la future protection (la ou les protéine(s) d’intérêt et/ou sa ou leurs séquence(s) génétique(s)) jusqu’à nos cellules et ainsi les exposer à notre système immunitaire.

Vaccin à ARN : principes, conservation, pourquoi messager ?

Les deux premiers vaccins à être mis sur le marché en France -par Pfizer et Moderna- pour endiguer l’épidémie de Covid-19 causée par le coronavirus SARS-CoV-2 sont des vaccins à “ARN messager”. Ils diffèrent des vaccins classiques constitués de virus inactivés ou atténués ou de protéines. Conservation au froid, principe, effets secondaires.

C’est quoi un vaccin à ARN messager ?

Un vaccin à ARN messager est “une technique vaccinale très récente particulièrement innovante réalisée avec des techniques de biologie moléculaire” indique le Dr Stéphane Gayet, Médecin infectiologue et hygiéniste, Hôpitaux universitaires de Strasbourg. C’est un vaccin basé sur une technologie à base d’ARNm ou acide ribonucléique (ARN) messager (m). L’ARN messager est une molécule qui sert d’intermédiaire entre l’ADN et les protéines pour lesquelles il code. “L’ARN messager est le code le plus limité du génome. Une molécule ARN messager correspond à un gène (du virus par exemple).” précise le Dr Gayet.  Ces vaccins sont aussi révolutionnaires d’un point de vue technologique. Ce sont des nanovaccins.  L’ARN messager viral spécialement préparé est encapsulé dans des nanoparticules lipidiques pour être délivré intact à l’intérieur des cellules réceptives. “Si l’ARN arrivait seul au contact de ces cellules, il serait rapidement détruit car perçu comme très dangereux par le système immunitaire et donnerait de violentes réactions. Les capsules chimiques à base de lipides franchissent bien la membrane des cellules et délivrent l’ARN messager aux cellules” explique l’infectiologue.

Quel est son principe ?

“Le vaccin à ARN messager est un vaccin qui consiste à utiliser le gène du virus qui code pour la formation de la protéine de surface (Spike ou S). Les cellules réceptives (muqueuses ou autres) qui vont recevoir cet ARN messager vont fabriquer la protéine du virus. Cette protéine va se retrouver à la surface des cellules et les cellules immunitaires vont considérer que les cellules pourvues de ces antigènes sont semblables aux virus. Ces cellules sont devenues étrangères à notre organisme car elles ont à leur surface la protéine S qui est en principe à la surface du virus.  Les cellules immunitaires détruisent ces cellules qui portent l’antigène S. Cette vaccination conduit nos cellules à fabriquer elles-mêmes de l’antigène en grandes quantités explique l’infectiologue.

Quelles différences avec les vaccins actuels ?

Un vaccin classique est une “préparation antigénique destinée à susciter le développement d’une immunisation active spécifique” définit le Dr Gayet. Cette immunisation peut être obtenue en injectant une particule virale atténuée (vaccins “vivants” atténués) ou inactivée (vaccins inactivés) ou une partie de l’enveloppe virale (antigène protéique d’enveloppe) afin de provoquer une première rencontre entre le principal antigène viral et les cellules immunitaires. Les lymphocytes identifient l’antigène et mémorisent cette information. Lors de la deuxième rencontre, l’antigène ayant été mémorisé, il se produit une réaction secondaire qui combat rapidement et efficacement l’antigène et évite la maladie. L’immunisation prend du temps car il faut que les antigènes soient reconnus par les lymphocytes” souligne le Dr Gayet. Les vaccins à ARN messager ne sont pas des préparations antigéniques. Ils n’utilisent pas d’élément directement pathogène. “Ce sont des vaccins génétiques, pas faits à partir d’antigènes mais à partir de code génétique” informe l’infectiologue. “L’étape de reconnaissance par le système immunitaire est plus rapide et simplifiée. La réponse immunitaire est spontanément suffisante : pas de nécessité d’adjuvant de l’immunité.” 

Vaccin à ARN messager et Covid-19

Ces vaccins contre le SARS-CoV-2 sont des vaccins à ARN messager spécialement préparés codant pour une protéine des spicules du SARS-CoV-2 (éléments en forme d’aiguilles qui lui permettent de s’accrocher aux cellules de l’hôte). Après injection, cet ARN messager va produire dans l’organisme la protéine virale d’enveloppe S qui va déclencher, à son tour, la réaction immunologique et la protection face à une infection ultérieure. L’organisme va donc fabriquer lui-même son propre vaccin (au sens classique du terme) à partir de l’injection d’une partie du code génétique du virus. Ces vaccins sont plus faciles à produire que les vaccins classiques ce qui explique en partie leur développement rapide. “Les vaccins classiques sont constitués de particules virales ou de parties de la particule virale. Il faut faire fabriquer ces particules virales par des cellules ce qui est très long puis vérifier que c’est le bon virus qui est produit et qu’il n’est pas dangereux. Avec le vaccin à ARN messager il n’y a plus besoin de cultures cellulaires. Nous savons fabriquer rapidement de l’ARN messager” explique le Dr Stéphane Gayet.

Vaccin à adénovirus : contre la Covid, qu’est-ce que c’est ?

Le vaccin à adénovirus, aussi appelé vaccin à vecteur viral, emploie un virus non pathogène pour provoquer une réponse immunitaire. C’est le cas du vaccin d’AstraZeneca et de Johnson&Johnson contre la Covid. Comment ça marche ? Qu’est-ce qu’un adénovirus ? Le point avec Cecil Czerkinsky, vaccinologiste, directeur de recherche Inserm à l’IPMC-CNRS-université de Nice à Sophia Antipolis.

Définition : c’est quoi un adénovirus ?

“Un adénovirus est un virus qui n’a pas d’enveloppe mais comme son nom l’indique, un génome à ADN protégé par une capsule qui est constituée de spicules ou griffes lui permettant de s’attacher aux cellules avant de les infecter”, explique Cecil Czerkinsky. Il est très hétérogène dans le sens où il en existe plus de 80 types qui peuvent infecter l’homme, et sont la cause la plus fréquente des infections virales respiratoires, pour la plupart bénignes mais qui peuvent être très sévères chez les sujets immunodéprimés. “Ils ont ceci de particulier que l’on connaît très bien leur génome, leur mécanisme de réplication et d’entrée dans les cellules du corps. On a même réussi à les atténuer de telle façon à ce qu’ils ne puissent plus se répliquer complètement dans l’organisme tout en étant capables d’injecter leur génome. C’est-à-dire que lorsqu’ils rentrent dans la cellule, ils délivrent leur ADN qui va être converti en ARN et l’ARN sera converti en protéine afin de provoquer une réponse du système immunitaire”précise le vaccinologiste.

Comment fonctionne un vaccin à adénovirus ?

Les vaccins à vecteur viral sont distincts des vaccins classiques qui contiennent une partie protéique d’un virus (vaccins dits “sous-unités”) voire le virus entier mais atténué ou tué, pour provoquer une réponse du système immunitaire. Le vaccin à vecteur adénovirus utilise un virus vivant mais rendu inoffensif pour l’homme, pour véhiculer une partie précise de l’ADN d’un autre virus, en l’occurrence celui du SARS-CoV-2, dans les cellules afin de déclencher une réponse immunitaire contre le SARS-CoV-2. “Concrètement, on va greffer dans le génome de l’adénovirus un morceau d’ADN qui code pour une protéine d’intérêt, c’est-à-dire celle contre laquelle on veut induire une immunité, et on utilise ce virus pour aller infecter les cellules”, indique le spécialiste. “En l’occurrence, dans le cas des vaccins contre la Covid-19, il s’agit de la protéine Spike entière ou de fragments de celle-ci qui permettent au SARS-CoV-2 d’entrer dans les cellules de l’hôte pour les infecter. Dès lors que le vaccin est injecté dans l’organisme par voie intramusculaire, le virus va entrer et délivrer son ADN dans les cellules, lesquelles vont convertir l’ADN du virus en ARN (transcription) puis traduire le message ARN en protéine (traduction). La cellule exprime alors cette protéine d’intérêt (la fameuse protéine S), attire les cellules immunitaires qui vont la reconnaître et ainsi être éduquées pour mémoriser cette protéine et déclencher une réponse immunitaire contre celle-ci”, continue-t-il.

Quels sont les vaccins à adénovirus contre la Covid-19 ?

Tous les vaccins anti-Covid actuellement autorisés en urgence ou en cours de validation sont des vaccins qui ont incorporé tout ou partie de la protéine Spike mais ils n’ont pas tous le même mode d’action.

Pour l’instant, trois types d’adénovirus exprimant tout ou partie de la protéine Spike sont utilisés dans les vaccins anti-covid approuvés en urgence :

  • l’adénovirus de chimpanzé par Oxford/AstraZeneca,
  • l’adéno 26 par Johnson & Johnson,
  • l’adéno 5 du vaccin CanSinoBio développé en Chine,
  • et les adéno 26 et adéno 5 pour le vaccin Spoutnik V développé par l’institut russe Gamaleya.

Les vaccins Oxford/AstraZeneca et le vaccin Spoutnik sont administrés en 2 injections espacées d’au moins 3 à 4 semaines alors que les vaccins Johnson & Johnson et CanSinoBio sont administrés en une seule injection.

Le vaccin AstraZeneca, conçu par l’université d’Oxford, utilise un adénovirus de chimpanzé, administré en deux doses. Le vaccin Johnson & Johnson emploie quant à lui un adénovirus humain dans lequel on a greffé la protéine Spike. “Il y a une version bivalente développée par l’institut russe Gamaleya qui semble plus astucieuse puisqu’elle utilise deux types d’adénovirus différents entre la première et la deuxième injection”, commente Cecil Czerkinsky. Dans la mesure où il existe un grand nombre d’adénovirus différents, on essaye d’utiliser comme vecteurs ceux qui sont peu communs, c’est-à-dire contre lesquels la population n’a pas ou peu été exposée et n’a donc pas développé d’immunité, afin que le système immunitaire, qui connaît ces adénovirus, ne se mette pas à attaquer le vecteur.” C’est pour cela qu’on sélectionne des types d’adénovirus qui sont peu courants parce qu’on sait qu’immuniser avec un vecteur adénovirus plusieurs fois peut développer une immunité anti-vecteur. “La première injection du vaccin russe Spoutnik V contient un adénovirus de type 26, dans lequel on a greffé la protéine Spike, ce qui permet d’éduquer le système immunitaire, contre cette protéine mais inévitablement aussi contre le vecteur. Pour éviter que la réponse immunitaire contre ce premier vecteur n’empêche le vecteur de s’introduire et d’infecter les cellules lors d’une deuxième vaccination (vaccin rappel), un deuxième type d’adénovirus, l’adénovirus 5, exprimant lui aussi la même protéine Spike est utilisé comme vecteur. C’est la raison pour laquelle le vaccin russe, qui utilise cette stratégie à 2 vecteurs, est probablement plus efficace que ses cousins utilisant le même vecteur lors de la primo-vaccination et de la vaccination de rappel”, argue le vaccinologiste. “Néanmoins, on ne sait pas encore si, et pendant combien de temps, ce type de vaccin sera efficace, notamment chez les sujets âgés mais des rappels seront probablement nécessaires pour maintenir un niveau suffisant d’immunité voire même pour induire des réponses spécifiques contre certains variants du Sars-CoV-2 exprimant des mutations au niveau de la protéine Spike”, nuance le spécialiste.

Existe-t-il des vaccins à adénovirus contre d’autres pathologies ?

Cette technologie dite “à vecteur viral” est étudiée depuis une trentaine d’années. Elle a notamment été utilisée dans des protocoles de thérapie génique et de vaccination anti-cancer et dans la vaccination anti-infectieuse. Ainsi, un vaccin a été développé contre l’adénovirus par l’armée américaine, et plusieurs vaccins ont été développés à un stade avancé contre le virus Ebola, le coronavirus du MERS et le VIH. À ce jour, d’autres vaccins de ce type sont en cours de développement très avancé : contre les virus Chikungunya et Zika. Le vaccin de Johnson & Johnson/ Janssen s’appuie d’ailleurs sur la plateforme technologique AdVac®, utilisée pour le vaccin contre le virus Ebola développé par le laboratoire, qui a reçu une AMM européenne en juillet dernier.

Quelle est leur efficacité ?

L’efficacité d’un vaccin ne peut se démontrer que sur le long terme, nous expliquait au début de la pandémie un porte-parole du service du Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Il faut que des personnes vaccinées et non vaccinées contre le virus aient été exposées dans une zone à risque pour que l’on puisse démontrer que la population vaccinée a été moins touchée que la population non vaccinée. Or, cela demande nécessairement un temps long“. Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent pour dire qu’il faut au moins 6 mois pour pouvoir analyser le taux d’anticorps des personnes vaccinées, gage de leur protection. Dans la notice du vaccin Corminaty®, le fabricant Pfizer indique qu’un délai de 7 jours après la seconde dose du vaccin peut être nécessaire avant que les personnes vaccinées soient protégées de façon optimale.

C’est quoi un effet secondaire “indésirables” ?

Comme tous les médicaments, les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires, appelés “indésirables”. Selon la définition de l’Agence du médicament, un effet indésirable est une réaction nocive et non voulue survenant chez un patient liée ou susceptible d’être liée à un produit alors qu’il est utilisé selon les termes de son autorisation de mise sur le marché ou lors de toute autre utilisation (surdosage, mésusage, abus de médicaments, erreur médicamenteuse)..

• Qu’est-ce qu’un effet indésirable grave ?

Selon l’article R. 5121-152 du Code de la Santé Publique, un effet indésirable grave est “un effet indésirable létal, ou susceptible de mettre la vie en danger, ou entrainant une invalidité ou une incapacité importantes ou durables, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation, ou se manifestant par une anomalie ou une malformation congénitale”.

Quels sont les effets indésirables du vaccin Pfizer ?

Les cas d’effets indésirables observés suite à la vaccination Covid en France sont surveillés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Au moment de la mise sur le marché, l’ensemble des effets indésirables liés à un médicament comme un vaccin ne sont pas toujours connus “en particulier les effets rares (<1/1000) ou retardés” explique l’ANSM. C’est pourquoi, lorsque le médicament arrive sur le marché et devient disponible pour un plus grand nombre de personnes, il continue à être suivi et analysé en permanence compte tenu de l’évolution des connaissances et de son utilisation dans la vie quotidienne. Un comité de suivi hebdomadaire regroupant l’ensemble des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) a été mis en place “pour surveiller en temps réel le profil de sécurité des vaccins à partir des déclarations réalisées par les professionnels de santé ou par les personnes vaccinées” rassure l’autorité. Des points hebdomadaires sont publiés sur le site de l’ANSM. La plupart des effets indésirables rapportés durant les essais cliniques menés sur le vaccin de Pfizer-BioNTech sont des effets indésirables d’intensité légère à modérée disparaissant spontanément en quelques jours, indiquait l’ANSM lors du premier point de situation du 31 décembre. Ce qui tend à se confirmer au fil des vaccinations.

Dans le dernier point du 29 mars (chiffres arrêtés au 18 mars) : sur plus de 6 282 000 injections réalisées depuis le début de la campagne vaccinal le 27 décembre 2020 ; l’Agence du médicament rapporte 10 963 cas d’effets indésirables analysés par les CRPV rapporteurs (Bordeaux et Marseille). “La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves. Il n’y a pas eu de nouveau signal confirmé durant cette période avec le vaccin Comirnaty” souligne l’ANSM.

Sur les 10 963 cas d’effets indésirables :

  • le délai de survenue médian des effets était d’un jour.
  • 77.6% de non graves (8512 cas) et 22.4% de graves (représentant 2451 cas).
  • 311 décès (2.8%) : “Les nouveaux cas analysés présentent des caractéristiques similaires au cas déjà analysés. Dans le contexte du suivi des événements de décès, ces cas et les données correspondantes continueront à faire l’objet d’un suivi attentif.”
  • 501 hospitalisations (4.6%).
  • Les cas d’infections à COVID-19 : L’analyse des cas de cette nouvelle période de suivi montre que de façon prédominante ces infections sont des cas asymptomatiques ayant présenté uniquement un test PCR+ à l’occasion d’investigation de cluster dans des EHPAD. En plus des 5 cas du précédent rapport, 6 nouveaux cas relèvent d’un échec vaccinal, chez des résidents d’EHPAD ayant suivi le schéma vaccinal. “Pour rappel, l’efficacité évaluée du vaccin, même extrêmement importante, n’est pas de 100%, a fortiori avec l’émergence de variants. Ces cas continueront de faire l’objet d’un suivi spécifique” indique l’agence.
  • Les cas de zona : si aucune caractéristique particulière en terme d’âge et sexe n’a été retrouvée lors de cette nouvelle analyse, “la notification d’un nombre relativement élevé de cas, dont certains sont survenus dans un contexte de réactogénicité ou dans les suites d’effets de réactogénicité, est en faveur d’un signal potentiel”.

Comme lors de la mise à disposition de tout médicament, certains effets indésirables peuvent être inattendus, car non mentionnés dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP). Les effets indésirables plus ou moins fréquents sont indiqués dans la notice du vaccin :

Effets indésirables très fréquents : peut survenir chez plus d’1 personne sur 10.

  • site d’injection : douleur, gonflement
  • fatigue
  • maux de tête
  • douleurs musculaires
  • douleurs articulaires
  • frissons, fièvre

Effets indésirables fréquents : peut survenir chez 1 à 10 personnes sur 100.

  • rougeur au site d’injection
  • nausées

Effets indésirables peu fréquents : peut survenir chez 1 à 10 personnes sur 1 000.

  • gonflement des ganglions lymphatiques
  • sensation de malaise
  • douleur dans les membres
  • insomnies
  • démangeaisons au site d’injection

Effets indésirables rares : peut survenir chez 1 à 10 personnes sur 10 000.

  • paralysie soudaine et temporaire des muscles d’un côté du visage entrainant un affaissement

Effets indésirables de fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles)

  • réaction allergique sévère

Quels sont les effets secondaires du vaccin Moderna ?

Dans le communiqué annonçant la validation du vaccin Moderna dans l’Union européenne le 6 janvier 2021, l’Agence européenne du médicament (EMA) a rapporté les effets secondaires observés lors du plus vaste essai clinique mené sur 30 351 personnes âgées de 18 à 94 ans. Les plus courants étaient “généralement légers ou modérés et se sont améliorés quelques jours après la vaccination”. Il s’agissait notamment de douleur au site d’injection (92 %), fatigue (70 %), céphalées (64,7 %), douleurs musculaires et articulaires (myalgie (61.5%)/arthralgie (46.4%)), frissons (45,4 %), nausées/vomissements (23 %), fièvre (15,5 %), gonflement au site d’injection (14,7 %) et rougeur (10 %). “Une moindre fréquence de la réactogénicité a été observée chez les sujets les plus âgés”, note Moderna dans sa notice et “une incidence plus élevée de certains effets indésirables observée dans les groupes d’âge plus jeunes” . Au 22 janvier 2021, quelques cas d’effets indésirables avec le vaccin Moderna, tous non graves.

→ Dans le point de situation du 29 mars, l’ANSM rapporte que depuis le début de la vaccination avec le vaccin Moderna et jusqu’au 418 mars, sur plus de 441 000 doses injectées, il y a eu 458 cas d’effets indésirables analysés par les CRPV rapporteurs (Lille et Besançon) dont 83.8% de non graves et 16.2% graves (74 cas dont 4 décès et 16 hospitalisations)“Un grand nombre de cas concerne des réactions retardées locales non graves. A ce jour, il n’y a pas de signal de sécurité confirmé avec le vaccin Moderna” indique l’ANSM. Des cas de poussées hypertensives et d’arythmies, de zona, et de réactions survenant après la deuxième dose sont surveillés par l’Agence.

Les effets indésirables signalés sont énumérés selon les conventions de fréquences suivantes par le fabricant (et à partir de l’étude clinique citée plus haut) :

Effets indésirables très fréquents : peuvent survenir chez plus d’1 personne sur 10.

  • Gonflement des ganglions axillaires du même côté que le site d’injection
  • Céphalées
  • Nausée/vomissement
  • Douleurs musculaires et articulaires (myalgie/arthralgie)
  • Douleur au site d’injection
  • Fatigue
  • Frissons
  • Fièvre
  • Gonflement au site d’injection

Effets indésirables fréquents : peuvent survenir chez 1 à 10 personnes sur 100.

  • Eruption cutanée
  • Érythème au site d’injection
  • Urticaire au site d’injection
  • Rash au site d’injection

Effets indésirables peu fréquents : peuvent survenir chez 1 à 10 personnes sur 1 000.

  • Prurit (démangeaison) au site d’injection

Effets indésirables rares : peuvent survenir chez 1 à 10 personnes sur 10 000.

  • Paralysie faciale périphérique aiguë (une paralysie faciale périphérique aiguë (paralysie faciale de Bell) a été signalée par trois participants du groupe recevant le COVID-19 Vaccine Moderna et par un participant recevant le placebo. La survenue chez les participants du groupe recevant le vaccin était de 22 jours, 28 jours et 32 jours après la seconde dose).
  • Gonflement du visage (Moderna précise que deux événements indésirables graves de gonflement du visage ont été observés chez des personnes vaccinées présentant des antécédents d’injection d’agents de comblement cosmétiques. La survenue du gonflement a été signalée 1 et 2 jours après la vaccination, respectivement).

Effets indésirables de fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles)

  • Anaphylaxie
  • Hypersensibilité

    Quels sont les effets indésirables du vaccin Astrazeneca ?

    Le vaccin Astrazeneca-Oxford est autorisé le 29 janvier 2021 par l’Agence européenne du médicament et administré en France depuis le 6 février. A partir des observations dans les essais, l’EMA indique à cette date que “les effets secondaires les plus fréquents avec le vaccin COVID-19 AstraZeneca étaient généralement légers ou modérés et se sont améliorés quelques jours après la vaccination. Les effets indésirables les plus courants sont la douleur et la sensibilité au site d’injection, les maux de tête, la fatigue, les douleurs musculaires, une sensation générale de malaise, des frissons, de la fièvre, des douleurs articulaires et des nausées”.

    → Dans le point de situation du 29 mars, l’ANSM rapporte avoir reçu 5693 cas d’effets indésirables analysés par les CRPV rapporteurs (Amiens et Rouen) du début de la vaccination au 18 mars, sur plus de 1 430 000 doses injectées. “La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées)” indique l’ANSM. Des cas de déséquilibres de diabète sont aussi surveillés par l’ANSM.

    Sur les 5693 cas d’effets indésirables :

    • 4287 femmes et 1388 hommes (inconnu pour 8 personnes), âgés en moyenne de 38 ans.
    • 72.8% de cas non graves (4141 cas) et 27.13% de cas graves (1542 cas).
    • 20 décès dont 14 survenus dans la semaine suivant la vaccination : “De nouveaux cas de décès sont rapportés sur la période. Comme précédemment il s’agit de personnes âgées poly‐ pathologiques, en ambulatoires pour la plupart et semblant bien équilibrées, la majorité décédées sans cause établie dans la semaine suivant l’injection”. Pour l’agence, “il n’est pas possible d’établir un lien physiopathologique avec le vaccin”. Certains décès restent non expliqués.
    • Dont 1 décès d’un jeune âgé de 20 à 29 ans pour lequel il n’y a pas d’antécédents a priori et décédé dans un contexte différent de rupture de rate.

    → Risque de thrombose : 29 cas de troubles thromboemboliques ont été analysés depuis le début de la vaccination. “La majorité sont survenus dans les 15 jours suivant la vaccination chez des patients présentant des facteurs de risque” indique l’ANSM. Elle confirme que “le caractère très atypique de ces thromboses, leurs tableaux cliniques proches et le délai de survenue homogène conduisent le comité de suivi à confirmer la survenue, très rare, de ce risque thrombotique chez les personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca”. Parmi l’ensemble de ces cas, 9 cas de thromboses des grosses veines (cérébrale en majorité, mais également digestive), pouvant être associés à une thrombopénie ou à des troubles de coagulation ont été déclarés, dont 2 décès. Ces cas sont survenus dans un délai médian de 8,5 jours après la vaccination chez des personnes sans antécédents particuliers identifiés à ce jour (7 patients de moins de 55 ans, 2 patients de plus de 55 ans).

    Recommandations de l’ANSM après la vaccination avec AstraZeneca

    Les personnes vaccinées doivent consulter immédiatement un médecin si :

    • elles développent des symptômes tels qu’un essoufflement, une douleur thoracique, un gonflement des jambes ou une douleur abdominale persistante après la vaccination.
    • elles présentent des symptômes neurologiques, notamment des maux de tête sévères ou persistants, ou une vision floue après la vaccination, ou des ecchymoses (pétéchies) à distance du site d’injection quelques jours après la vaccination.

    Dans la notice du vaccin, les effets indésirables suivants sont listés :

    Effets indésirables très fréquents : peuvent survenir chez plus d’1 personne sur 10.

    • Lymphadénopathie
    • Céphalées
    • Nausées
    • Arthralgies, myalgies
    • Douleur, sensibilité, chaleur, prurit ou ecchymose au site d’injection ;
    • Fatigue, malaise, état fiévreux, frissons

    Effets indésirables fréquents : peuvent survenir chez 1 à 10 personnes sur 100.

    • Vomissements, diarrhée
    • Gonflement au point d’injection, érythème au point d’injection, fièvre

    Effets indésirables peu fréquents : peuvent survenir chez 1 à 10 personnes sur 1 000.

    • Diminution de l’appétit
    • Vertiges, somnolence
    • Hyperhidrose, prurit, éruptions cutanées

     

Quels sont les effets secondaires du vaccin Janssen ?

Le vaccin Janssen des laboratoires Johnson&Johnson a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 11 mars. L’essai clinique de phase 3 mené sur près de 44 000 personnes a montré des effets secondaires “généralement légers ou modérés et disparus quelques jours après la vaccination” indique l’Agence dans son communiqué. Les plus courants étaient la douleur au site d’injection, les maux de tête, la fatigue, les douleurs musculaires et les nausées. “L’innocuité et l’efficacité du vaccin continueront d’être surveillées au fur et à mesure de son utilisation dans l’UE.”

Quels sont les risques d’allergie ?

Avec le vaccin Pfizer : Un total de 159 cas d’hypersensibilité/anaphylaxie a été rapporté suite à la vaccination avec le candidat de Pfizer (principalement après la 1ère dose), rapporte l’ANSM le 29 mars (sur 2451 effets indésirables graves). “L’analyse hebdomadaire des cas n’a pas apporté d’éléments nouveaux” indique l’agence. Une surveillance étroite d’au moins 15 minutes est recommandée après la vaccination. Et la seconde dose du vaccin ne doit pas être administrée aux sujets ayant présenté une réaction anaphylactique après la première dose. Aucun nouveau cas grave d’exacerbation d’asthme n’a été rapporté.

Avec le vaccin AstraZeneca : Le 11 mars, l’Agence européenne des médicaments a annoncé que suite à l’évaluation d’un signal de sécurité concernant les cas d’anaphylaxie (réactions allergiques sévères) avec le vaccin COVID-19 AstraZeneca, son Comité d’évaluation des risques en pharmacovigilance (le PRAC) a recommandé une mise à jour des informations sur le produit pour inclure l’anaphylaxie et l’hypersensibilité (réactions allergiques) comme effets secondaires “avec un fréquence inconnue” et de mettre à jour l’avertissement existant pour indiquer que des cas d’anaphylaxie ont été signalés. La mise à jour est basée sur un examen de 41 rapports d’anaphylaxie constatés sur 5 millions de vaccinations au Royaume-Uni. Le PRAC a estimé “qu’un lien avec le vaccin était probable dans au moins certains de ces cas”. L’anaphylaxie est un effet secondaire connu qui peut survenir, très rarement, avec les vaccins, et est déjà inclus dans le plan de gestion des risques pour le vaccin COVID-19 AstraZeneca en tant que risque potentiel. Les informations sur le produit contiennent déjà un avertissement concernant les réactions anaphylactiques. Toute personne développant une telle réaction après la première dose du vaccin ne doit pas recevoir de deuxième dose.

Quels risques de paralysie du visage ?

Des cas de paralysies faciales ont été rapportées suite à l’administration du vaccin Comirnaty de Pfizer (43 depuis le début de la vaccination). “Ces événements continueront à faire l’objet d’une surveillance spécifique avec mention des éléments marquants dans les prochains rapports afin de caractériser précisément ces paralysies faciales, notamment en termes de tableau clinique et d’évolution” indique l’ANSM le 29 mars.

Que faire en cas d’effets indésirables après la vaccination ?

Comme après toute vaccination, vous pouvez ne rien ressentir ou observer des effets secondaires, appelés “indésirables”. Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin, votre pharmacien ou à votre infirmier/ère. Ceci s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice du médicament. Vous pouvez également déclarer les effets indésirables directement via le système national de déclaration, en précisant le numéro de lot, s’il est disponible.

→ Il y a les effets désagréables mais non graves qui disparaissent en quelques jours (rougeur, fatigue…).

→ Certains effets indésirables peuvent être plus intenses, durer plus longtemps ou apparaître tardivement après la vaccination (réactions allergiques, apparition de ganglion).

→ Ils peuvent aussi être rares et de types différents : ces effets ne sont pas connus au moment de la mise à disposition du vaccin, on les appelle des effets inattendus.

→ Après une vaccination avec AstraZeneca ; les personnes vaccinées doivent consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes persistants quelques jours après la vaccination (au delà de 3 jours) tels que : un essoufflement, une douleur thoracique, un gonflement des jambes, une douleur abdominale, des maux de têtes sévères, une vision floue, ou des ecchymoses à distance du site d’injection.

Sources

COVID-19 Vaccine AstraZeneca – Risque de thrombocytopénie et de troubles de la coagulation. VACCINS – RISQUES MEDICAMENTEUX – 29/03/2021

Point de situation sur le lot ABV5300 du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 13/03/2021. ANSM

 

Peut-on choisir son vaccin en France ?

Trois vaccins peuvent être administrés actuellement en France : celui de Pfizer, celui de Moderna et celui d’AstraZeneca. On ne peut pas choisir son vaccin puisqu’ils disposent chacun d’une “population cible”. Pour chacun des vaccins, un avis de la HAS précise les personnes éligibles et les modalités d’utilisation.

Sont-ils autorisés chez la femme enceinte ou qui allaite ?

Actuellement, il n’existe pas de données suffisantes chez la femme enceinte. Les études conduites chez l’animal avec les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), contre la COVID-19 n’ont pas montré de conséquence néfaste sur le déroulement de la grossesse ou le développement de l’embryon ou du fœtus. Les études chez l’animal sont en cours pour le vaccin à adenovirus Astrazeneca®. Les résultats préliminaires ne montrent pas d’effet nocif sur le développement du fœtus. Pour l’Agence nationale du médicament“la vaccination est à évaluer chez les femmes enceintes au cas par cas, d’autant plus si elles présentent une comorbidité ou sont susceptibles d’être en contact avec des personnes infectées du fait de leur activité professionnelle”.

En pratique :

  • chez une femme enceinte, il est recommandé de discuter cettedécisionen étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue afin d’évaluer individuellement le bénéfice de la vaccination.
  • Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin Astrazeneca, il est recommandé de privilégier les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquelles les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus. De plus, des syndromes de type grippal souvent de forte intensité, avec fièvre élevée ont été rapportés avec le vaccin AstraZeneca.
  • Si une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, quel que soit le vaccin, il est conseillé de différer la deuxième dose après la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue.
  • Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre , quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

Pour l’allaitement : il n’existe pas d’étude sur le passage dans le lait ou chez la femme allaitante mais sur la base des mécanismes biologiques, “il n’y a pas d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaités par une femme vaccinée. La vaccination, dans ce contexte, surtout s’il existe des facteurs de risque, doit être discutée en étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue” indique l’ANSM.

Vaccin femmes enceintes : pour qui, bientôt prioritaires ?

La Haute Autorité de santé a récemment recommandé le vaccin aux femmes enceintes sujettes à certains facteurs de risques. Le CNGOF et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) demandent à ce qu’elles soient intégrées dans la liste des personnes prioritaires.

Le vaccin recommandé pour certaines femmes enceintes

[Mise à jour du 9 mars à 9h44].Faut-il ou non vacciner les femmes enceintes contre la Covid-19 ? Jusqu’à présent, par manque de données et par précaution, le vaccin contre la Covid-19 n’était pas recommandé par les autorités sanitaires en France. En effet, les femmes enceintes ou qui allaitent leur bébé n’ont pas été incluses (ou très peu) dans les essais cliniques sur la vaccination. Ainsi, dans un avis rendu le 24 décembre 2020, la Haute Autorité de Santé (HAS) déconseillait le vaccin pour les femmes enceintes ainsi que pour les jeunes mamans qui allaitent.

La vaccination pour les femmes enceintes à risques

  • Ce 1er mars, la HAS a rendu un nouvel avis et recommande la vaccination des femmes enceintes qui sont sujettes à certains facteurs de risques. Désormais, “l’administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n’est pas contre-indiquée”. Elle doit même être envisagée dans certaines situations, notamment lorsque “les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques pour la mère et le fœtus“. Ainsi, en l’absence de ces facteurs de risques, le vaccin n’est toujours pas recommandé pour les futures mamans.
  • L’Académie nationale de médecine fait également de nouvelles recommandations dans un communiqué publié le 2 mars. Elle considère la grossesse comme un facteur de risque de forme grave en cas d’infection par le SARS-CoV-2 et recommande de protéger chaque femme enceinte de toute source potentielle de contamination : en vaccinant “toute femme enceinte professionnellement ou familialement exposée, ou porteuse d’une comorbidité (âge >35 ans, IMC >25, HTA, diabète), de ne pas retarder ou interrompre une grossesse en raison de la vaccination, de préserver l’allaitement par les femmes ayant été infectées par le SARS-CoV_2 ou vaccinées au cours de leur grossesse, les anticorps transmis par le lait maternel ayant un effet protecteur pour le nouveau-né.

Les femmes enceintes bientôt prioritaires à la vaccination ?

Ce 8 mars, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) indiquent dans un communiqué qu’ils souhaitent que les “femmes enceintes soient intégrées officiellement à la liste des publics prioritaires pour la vaccination. Le CNGOF et le GRIG rappellent qu’ils ont plaidé dès le mois de janvier pour “un élargissement aux femmes enceintes de la vaccination anti-COVID-19“. “Les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®) devraient être privilégiés. Le vaccin à ADN (VaccineAstraZeneca®) n’est pas contre-indiqué mais il est plus fréquemment à l’origine d’une fièvre réactionnelle sans risque spécifique pouvant être traitée par paracétamol. Il n’y a à ce jour aucun argument pour penser que les vaccins mentionnés peuvent induire un effet délétère fœtal mais une injection pendant le premier trimestre de grossesse est à éviter de principe“, précisent-ils.

Quels sont les facteurs de risques pour les femmes enceintes ?

Selon la HAS, les comorbidités comme l’obésité, le diabète ou encore l’âge de la future maman (plus de 35 ans) font partie des facteurs de risques. Les femmes enceintes concernées sont donc considérées plus à risques. La HAS recommande également d’autoriser les sages-femmes et médecins traitants à pouvoir prescrire le vaccin si leurs patientes sont dans un tel cas de figure.

Quels vaccins pour les femmes enceintes atteintes de comorbidité ?

La Haute Autorité de Santé privilégie les vaccins ARN tels que les vaccins Pfizer et Moderna plutôt que le vaccin AstraZeneca, qui est susceptible de provoquer davantage de fortes fièvres après la vaccination. A noter que les recommandations de la HAS devront être validées par le ministère de la Santé pour pouvoir être appliquées.

Covid et risques d’accouchements prématurés ?

Lors d’un point presse de la taskforce vaccination belge, le Dr Frédéric Debiève, chef du service d’obstétrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, a précisé que “la grossesse augmente la possibilité d’être prise en charge aux soins intensifs pour un Sars-CoV-2. En raison de la physiologie d’une femme enceinte, la ventilation mécanique et invasive est souvent nécessaire”. Des études menées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis auprès de 4.000 femmes enceintes qui ont été atteintes du Covid-19 montrent qu’elles ont “60 % de risques supplémentaires d’accoucher prématurément” a précisé le médecin. La vaccination prévient des formes sévères de Covid-19, des accouchements prématurés ainsi que de la mortalité maternelle et périnatale. En outre, les anticorps sont transmis pendant la grossesse et l’allaitement, ce qui protège le bébé”.

 

Pourquoi le vaccin était-il jusqu’alors déconseillé pendant la grossesse ?

Pour la HAS, les données de tolérance étaient “insuffisantes pour informer des risques de la vaccination pendant la grossesse“. Par conséquent, “l’administration du vaccin pendant la grossesse n’est pas conseillée, sauf si un risque élevé de forme grave a été identifié lors de la consultation pré-vaccinale” recommandait alors la Haute Autorité de Santé. “De plus, les recommandations nationales étrangères (notamment anglaises) identifiées à ce stade ne recommandent pas la vaccination pendant la grossesse” avait expliqué le 18 décembre 2020 la HAS. Il est d’ailleurs précisé sur le vaccin Pfizer qu'”il existe des données limitées sur l’utilisation de Comirnaty® chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effets délétères directs ou indirects sur la gestation, le développement embryonnaire/fœtal, la mise bas ou le développement postnatal. L’utilisation de Comirnaty chez la femme enceinte doit être envisagée seulement si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus”.

Une recommandation qui n’est pas partagée par le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de recherche contre les infections pendant la grossesse (Grig). “Les femmes enceintes doivent pouvoir être vaccinées contre le Sars-CoV-2 (…) Il n’existe pas de raison a priori de penser que les femmes enceintes doivent être exclues des campagnes de vaccination “, affirment les deux sociétés savantes dans un communiqué conjoint publié mi janvier.

Pourquoi le vaccin anti-Covid n’est pas conseillé pendant l’allaitement ?

“Compte tenu du fait que l’excrétion dans le lait maternel n’est pas connue à ce jour, il est conseillé de ne pas vacciner pendant l’allaitement” précisait déjà la Haute Autorité de Santé, tout comme Pfizer qui indique qu”on ne sait pas si Comirnaty® est excrété dans le lait maternel”

L’OMS favorable à la vaccination des femmes enceintes ?

Le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination de l’OMS avait émis ses recommandations concernant le vaccin à ARNm Pfizer/BioNTech fin décembre. Selon le SAGE , “les femmes enceintes ont davantage de risques que les femmes non enceintes de présenter une forme grave de la COVID-19 et la COVID-19 est associée à une majoration du risque de naissance prématurée. Cependant, en raison de l’insuffisance des données, l’OMS ne recommande pas pour le moment de vacciner les femmes enceintes“. “Lorsqu’une femme enceinte présente un risque d’exposition qui ne peut être évité (par exemple car elle travaille comme soignante), la vaccination peut être envisagée en concertation avec le prestataire de soins qui s’occupe d’elle”, ajoutait l’organisme. Ce 29 janvier, l’OMS a finalement annoncé que les futures mamans pouvaient se faire vacciner contre le coronavirus. Alors que la grossesse expose les femmes à un risque plus élevé de COVID-19 grave, très peu de données sont disponibles pour évaluer la sécurité du vaccin pendant la grossesse (…) Néanmoins, sur la base de ce que nous savons de ce type de vaccin, nous n’avons aucune raison particulière de penser qu’il y aura des risques spécifiques qui l’emporteront sur les avantages de la vaccination pour les femmes enceintes (…) Pour cette raison, les femmes enceintes à haut risque d’exposition au SRAS-CoV-2 (par exemple les travailleurs de la santé) ou qui présentent des comorbidités qui augmentent leur risque de maladie grave, peuvent être vaccinées en consultation avec leur prestataire de soins de santé“, a indiqué l’OMS dans un communiqué.

Vaccination des femmes enceintes : et dans les autres pays ?

  • En Belgique, les femmes enceintes sont désormais éligibles à la vaccination contre le Covid-19
  • Israël recommande déjà la vaccination à partir du deuxième semestre de la grossesse.
  • Aux Etats-Unis, ce sont les futures mamans qui prennent cette décision et 10 000 d’entre elles ont déjà été vaccinées depuis mi-décembre.
  • En Allemagne, la vaccination chez la femme enceinte est étudiée au cas par cas.
  • Le Royaume-Uni, de son côté, continue de déconseiller la vaccination aux femmes enceintes sauf à celles qui ont un fort risque de contamination ou qui peuvent développer des complications. Les autorités sanitaires recommandent d’attendre la naissance de bébé et le sevrage avant de se faire vacciner. “Il n’y a pas de preuve que c’est dangereux si vous êtes enceinte ou allaitante. Mais nous avons besoin de plus de preuves avant de vous proposer le vaccin” est-il précisé sur le site National Health Service (NHS).
  • En France, la Haute Autorité de Santé déconseille toujours cette vaccination aux futures mamans, excepté en cas de comorbidité. 

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