Le 21 janvier, le gouvernement annonçait l’objectif de vacciner la totalité de la population d’ici à la fin août. Le lendemain, le porte-parole du gouvernement précisait : « La vaccination des enfants n’est pas prévue aujourd’hui. »

Alain Fischer avait évoqué cette perspective dans le Parisien le 15 janvier, en lien avec l’apparition du variant britannique : « On cherche à savoir si leur taux d’infection plus important est lié à ce variant. Si cela se confirme et que les enfants transmettent le virus, la question se posera. » Un point de vue partagé par Odile Launay, infectiologue à Cochin et membre du comité vaccin Covid-19 : « Ce sera à discuter dans un deuxième temps, si nous n’arrivons pas à contrôler la circulation du virus en vaccinant les adultes, et si les variants affectent les enfants avec une virulence aggravée. »

Formes graves et transmission

À ce stade, les données relatives au variant britannique ne permettent pas d’affirmer qu’il touche plus particulièrement ou plus gravement les jeunes : après une polémique en Grande-Bretagne, le Collège royal de pédiatrie et de santé infantile a précisé que le « nouveau variant semble toucher tous les âges » sans avoir observé « une plus grande gravité chez les enfants et les jeunes ». Depuis le début de l’épidémie, et quel que soit le variant, les enfants ne représentent qu’une partie infime de cas graves et des hospitalisations. En théorie, les vacciner pourrait donc plutôt servir à limiter davantage la propagation du virus. Or, les effets du vaccin sur la transmission ne sont pas établis.

Autre aspect essentiel : ni Pfizer-BioNTech, ni Moderna, ni AstraZeneca n’ont testé leur vaccin sur les mineurs. Fin novembre 2020, la Haute autorité de santé a expliqué qu’« en raison de la faible inclusion des femmes enceintes et des moins de 18 ans dans les essais cliniques en cours, la vaccination de ces populations n’est pas priorisée, à ce stade ». L’agence européenne du médicament est sur la même position : « Elle ne nous a pas demandé de le faire et n’a pas accordé d’autorisation », a précisé Olivier Véran, le 19 janvier.

Aux États-Unis et en Israël, pays les plus avancés dans leur campagne de vaccination, les tests ont commencé sur les moins de 18 ans. Si la vaccination des plus jeunes venait à s’avérer nécessaire, Odile Launay estime qu’« il faudra concentrer l’effort sur les enfants les plus à risques, qui présentent un déficit immunitaire ou qui paraissent avoir un risque accru de faire des formes sévères ».

Source : La Croix