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Sans avions ni voitures, les villes respirent…

Comme une bonne partie du monde, le pays est presque à l’arrêt. La pollution baisse, la qualité de l’air s’améliore.

Comme on n’imaginait pas, il y a encore trois mois, les lieux touristiques sans touristes,  les avions déserteraient le ciel. Tout a changé : On respire mieux, c’est évident. Avec le printemps, on sent l’odeur de la végétation, de la campagne, et non plus celle des voitures et des avions. 74% de trafic en moins, jusqu’à – 70% de dioxyde d’azote sur les voies les plus fréquentées.

« On dort beaucoup mieux »

Le confinement, un mal pour un bien ? C’est le sentiment qui domine au monde.

« Un monde sans avions, ça change la vie, on respire, c’est que du bonheur, témoignent Yves et Marie-Paule Loussouarn, retraités, rencontrés au cours de leur balade quotidienne d’une heure près de chez eux. On dort mieux, on n’est plus réveillé à six heures du matin. L’été ici, c’est un avion toutes les trois minutes ! On espère qu’après cette crise, les gens prendront moins l’avion… »

« Un calme inquiétant »

72 % des habitants de Saint-Aignan avaient voté « oui » au transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en juin 2016. Depuis janvier 2018 et l’abandon du projet, le trafic a pris de l’altitude : sept millions de passagers en 2019. Mais depuis quelques jours, silence radio. « Ce jeudi après-midi, une arrivée de Madrid et une autre de Roissy, c’est tout », constate Steven, jeune chauffeur de taxi. Nantes-Atlantique est quasiment à l’arrêt.

À quelques centaines de mètres de là, l’usine Airbus est comme un avion sans ailes, vidée de la majorité de ses 2 000 salariés. La récession économique, c’est ce qui inquiète Marc, artisan paysagiste croisé dans le bourg. « Le calme d’aujourd’hui ? C’est sympa, mais c’est un calme inquiétant. »

Les coqs et les oiseaux

Chez le boucher-charcutier, « les clients parlent davantage du confinement que de l’absence des avions, confie Alan, le patron. Des grillades, on en vend parce qu’il fait beau et que 95 % des habitants ont un jardin ». Un jardin « où on entend même les coqs chanter le matin », confirme Anne-Claire, une cliente.

Dans la campagne printanière à souhait, on croise encore la souriante Sarah, qui promène son cheval, « munie de l’attestation nécessaire ». Et aussi Catherine et Florian, tous deux au chômage partiel, et qui font prendre l’air à leurs chiens sur la route du lac de Grand-Lieu : un des plus grands sites ornithologiques de France après la Camargue. 270 espèces d’oiseaux, depuis quelques jours, y chantent à pleins poumons.

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