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Avec l’âge, le déclin de notre cerveau est-il inéluctable ?

Plus nous vieillissons et plus nous perdons de neurones ? Non ! En réalité, le cerveau n’arrête jamais de générer ces cellules.

Bonne nouvelle : en fait, nos cellules nerveuses se renouvellent toute notre vie ! En ce moment même, un neurone naît dans votre cerveau. Et que vous ayez 14 ans, 30 ans ou 70 ans, ce neurone est entrain de parvenir à maturité. Ça y est, le temps de ces quelques lignes, le nouveau venu s’est intégré à votre réseau neuronal !

Et une dizaine d’autres l’auront rejoint d’ici à la fin de votre lecture. Ils participeront à l’intégration de nouvelles données, peut-être même à la stabilisation de l’information centrale de cet article : le cerveau génère de nouveaux neurones tout au long de notre vie et cette production est constante, quel que soit notre âge ! C’est ce qu’a établi John Mann, professeur de neurosciences à l’université Columbia (États-Unis), clôturant un vif débat qui durait depuis le milieu du XXe siècle.

Une zone résiste à la fatalité

Les neuroscientifiques ont longtemps pensé qu’après l’intense développement du cerveau lors de l’embryogenèse et de l’enfance, toute production de neurones disparaissait après l’adolescence. Dès lors, la moindre altération, maladie neurodégénérative ou blessure avait pour effet d’amputer notre réserve initiale.

Chaque jour, notre cerveau devenait inéluctablement plus vieux, plus rigide, plus fatigué… Sauf qu’aujourd’hui, on sait que dans certaines zones bien précises de notre encéphale, les neurones résistent à cette fatalité. Le phénomène est suspecté dès la seconde moitié du XXe siècle grâce à une technique à la fois lourde et subtile : l’incorporation chez un sujet vivant d’une molécule radioactive copiant l’une des briques de l’ADN.

Les nouveaux neurones formés à partir de cellules souches en garderont la trace et seront identifiables post mortem. Cette technique a mis en évidence la production de nouveaux neurones à différents endroits du cerveau des adultes de plusieurs espèces animales. Moins répandue chez l’humain, elle semblait tout de même perdurer dans l’hippocampe, structure essentielle pour la mémoire et la gestion des émotions.

Une neurogenèse constante pour ne pas cesser d’apprendre

En mai 2018, l’équipe de John Mann a définitivement prouvé l’étendue de cette neurogenèse en marquant les neurones à l’aide d’anticorps dans le cerveau de 28 personnes de 14 à 79 ans tout juste décédées. Selon leur degré de développement, les neurones en formation se montrent sous des couleurs différentes. Et dévoilent que la neurogenèse ne faiblit pas au fil des années, même si le nombre de cellules souches de départ décroît.

À quoi servent les nouveaux neurones ? À intégrer de nouvelles informations dans des concepts existants. Autrement dit, à continuer d’apprendre et de s’adapter. Bref, qu’on se le dise : les plus anciens d’entre nous ont beau avoir des rides, ils sont toujours jeunes dans leur tête.

Source : Science et Vie

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