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Union européenne: nouvelle nuit blanche sans accord sur les «top jobs»

Le candidat social-démocrate néerlandais Frans Timmermans, qui semblait faire consensus à Paris, Berlin, Madrid et La Haye à la tête de la Commission, s’est heurté à l’opposition des chefs d’État et de gouvernement de la droite européenne, dimanche soir à Bruxelles.

Correspondante à Bruxelles,

Toujours pas de fumée blanche dans le ciel de Bruxelles. Dix jours après un premier round infructueux, le deuxième marathon consacré aux nominations aux plus hautes responsabilités de l’Union européenne, qui avait débuté dimanche soir, se poursuivaient lundi matin. À six heures, les Vingt-Huit n’étaient pas ressortis de l’immeuble Europa du Conseil européen. Ils ont multiplié durant toute la nuit les échanges. À 23 heures, après le dîner et un tour de table infructueux, le président du Conseil Donald Tusk a suspendu le sommet afin de rencontrer en bilatérale l’ensemble des Vingt-Huit. Ces échanges ont duré cinq heures au total. Et ils reprenaient peu avant cinq heures du matin, sans que l’on sache à quelle heure ils pourraient se terminer. Car Emmanuel Macron et d’Angela Merkel veulent boucler les nominations aux plus hautes fonctions de l’UE, quitte à prendre un peu plus temps cette fois. Objectif: éviter le procès d’une Europe incapable de trancher. «On ne peut pas exclure à 100 % que les choses n’atterrissent pas aujourd’hui mais l’objectif c’est d’atterrir», confie un diplomate.

Au fil de la nuit, plusieurs noms ont été testés pour la présidence de la Commission européenne. Parmi eux, le social-démocrate Franz Timmermans mais aussi des membres du PPE: la directrice générale de la Banque mondiale Kristalina Georgieva, le négociateur en chef du Brexit pour l’UE Michel Barnier ou encore le premier ministre d’Irlande Leo Varadkar. Celui-ci a fait savoir qu’il n’était intéressé par aucune fonction européenne. Quant aux autres noms, cela ne semblait pas très simple. Dans les discussions autour de ce paquet de nomination, plusieurs personnalités ont été sondées pour la présidence de la Banque centrale européenne. Notamment des femmes. Ainsi, la directrice générale du FMI, Christine Largarde, tenait la corde en début de soirée. Sylvie Goulard, sous-gouverneur de la Banque de France, était également citée. Tout comme Danièle Nouy, en charge de la surpervision des banques au sein de la BCE et dont le mandat s’achève bientôt. Il faut dire que les Vingt-Huit se heurtent à un problème de parité qui pourrait être résolu en ouvrant la présidence de la Banque centrale européenne à une femme. Les chances du Belge Charles Michel pour la présidence du Conseil européen semblait s’éloigner. Qu’en sera-t-il au final? Impossible de le dire. Une chose est certaine: tout le mercato européen dépend du choix du président de la future Commission. Son nom -proposé par le Conseil européen – doit ensuite être avalisé par un vote à la majorité absolue au Parlement européen.

Et les Vingt-Huit ont compris dimanche à quel point le nouveau Parlement européen, issu des élections de la fin mai, étaient difficiles à manoeuvrer. Bien plus qu’en 2014. Les dirigeants européens pensait en effet que le plan concocté à Osaka, en marge du G20, passerait comme une lettre à la poste. A savoir la nomination du social-démocrate Frans Timmermans à la présidence de la Commission européenne en remplacement du Spitzenkandidat du PPE, Manfred Weber, sur lequel aucune majorité ne peut être réunie, tant au Conseil européen qu’au Parlement européen. Le social-démocrate, actuel premier vice-président de la Commission, faisait consensus à la fois à Paris, Berlin, Madrid et La Haye. Chacun pouvait y trouver son compte. Avec cette option, Angela Merkel donnait un gage aux sociaux-démocrates allemands et consolidait ainsi sa coalition chancelante. Emmanuel Macron, qui ne voulait pas entendre parler du PPE Manfred Weber, sortait celui-ci du jeu. L’Espagnol Pedro Sanchez voyait un socialiste prendre la tête d’une puissante institution européenne. Et Mark Rutte assistait à la promotion d’un Néerlandais. Frans Timmermans dispose surtout d’un CV bien plus solide que celui du chef de file du PPE. En début d’après-midi, à son arrivée au Conseil européen, Emmanuel Macron se voulait d’ailleurs «optimiste». «Je pense que nous pouvons trouver un accord constructif» ce soir, déclarait-il, affirmant que le sommet permettrait de boucler trois nominations, en l’occurrence celles pour les présidences de la Commission, du Conseil et la fonction de Haut Représentant.

Source : Le Figaro

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