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Simone Veil au pantehon

Simone Veil au Panthéon : Les temps forts de la cérémonie

Simone Veil est la cinquième femme à entrer au Panthéon. Avant de rejoindre leur dernière demeure, Simone et Antoine Veil ont reposé vendredi 29 et samedi 30 Juin au Mémorial de la Shoah afin de permettre au public de venir se recueillir devant les cercueils du couple Veil dans sa crypte située sous le parvis.

Dès 9 heures ce matin, malgré une chaleur étouffante, le public est déjà présent en masse autour de la place Edmond Rostand et de la rue Soufflot à Paris, en attendant que la procession avance vers le Panthéon. La cérémonie doit commencer dans deux heures, mais les Français tenaient à rendre hommage à Simone Veil.
Un tapis bleu, symbole de paix et de l’engagement européen de l’ancienne ministre a été déployé jusqu’à l’entrée du Panthéon.
Le convoi amenant les dépouilles du couple arrive enfin sous les applaudissements du public.
« Le kaddish sera dit sur ma tombe »
Il est 11 heures. Les membres de la garde républicaine se mettent en place autour des deux cercueils recouverts du drapeau tricolore. Un solo de violoncelle commence, dans un grand silence. L’émotion est à son comble. La garde républicaine se met en marche sous la clameur populaire.
Et puis la voix de Simone Veil retentit. « J’étais française sans avoir à me poser des questions. […] mais être juive, qu’est ce que cela signifiait pour moi ? La religion était totalement absente de notre foyer familial», pouvons-nous entendre.
Elle évoque ses deux parents, morts en déportation, lui laissant pour seul héritage des « valeurs humanistes que le judaïsme incarnait. De cet héritage, il ne m’est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent des six millions de juifs exterminés pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Je ne peux me séparer d’eux et cela justifie que, jusqu’à ma mort, ma judéité soit imprescriptible. Le kaddish sera dit sur ma tombe. »

Le cortège reprend accompagné par les violoncelles, altos et violons. Il marquera plusieurs arrêts le long de cette rue jalonnée de totems et photos de Simone Veil retraçant son parcours, sa vie, ses luttes.

La Maitrise populaire de l’Opéra Comique entonne tout d’abord l’Hymne à la joie, l’hymne européen. Il est alors important de rappeler que Simone Veil fut la première femme à devenir présidente du Parlement européen en 1979.

La foule est toujours aussi dense autour de cette rue. Les gardes républicains reprennent leur marche avant une nouvelle intervention de la chorale qui interprète une version poignante de Nuit et brouillard de Jean Ferrat, traduite en langue des signes.
« La France aime Simone Veil »
Le cortège arrive enfin face au Panthéon recouvert d’une photo du couple entourée des drapeaux français et européen. Dans la tribune officielle où sont installés les membres de la familles et les amis proches de Simone et Antoine Veil, ainsi que des personnalités comme les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, on se prépare à l’arrivée du président Emmanuel Macron. Son épouse, Brigitte, le précède et salue la famille de Simone Veil.
Emmanuel Macron commence alors son discours, en évoquant le premier combat de Simone Veil, celui pour la justice : « La France aime Simone Veil. Elle l’aime dans ses combats, toujours justes, toujours nécessaires. »
Sa volonté de panthéoniser Simone Veil un an seulement après sa disparition, “Ce sont les Français qui l’ont décidé”, pour que, dit-il, « ses combats restent une boussole dans ces temps troublés. »
Le président Macron rend ensuite hommage à l’engagement de l’ancienne ministre de la Santé pour les droits des femmes, dont l’accomplissement majeur fut bien entendu la loi qui porte son nom, et qui légalise l’interruption volontaire de grossesse (IVG), en 1975. « Simone Veil savait que dans ce noble combat des droits humains la moitié de l’humanité continuait à être obstinement oubliée, les femmes. […] Alors elle se battit pour que justice soit faite aux femmes. A toutes les femmes. »
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L’horreur de la Shoah est au coeur du discours d’Emmanuel Macron. Il aborde l’humanité et la civilisation perdues à Auschwitz, que Simone Veil croyait possible de retrouver, malgré tout. « Chaque jour qui passe est un nouveau combat contre la barbarie », disait-elle
Il insiste sur la solidarité des Français pendant la guerre, ceux qui ont caché des Juifs, leur ont fait de faux papiers, en rappelant la volonté première de Simone Veil : «Lorsqu’elle décida de témoigner sur sa déportation, c’est d’abord pour rendre hommage aux Justes de France. »

Le président a un mot pour le mari de Simone Veil, Antoine, lui aussi, grand combattant pour la justice. Sa présence aux côtés de son épouse est une évidence. « Il n’était pas pensable que Simone repose sans Antoine, cette compagnie lui aurait manqué. »

Emmanuel Macron termine son discours par un « Vive la République, vive la France!», avant que ne retentisse la Marseillaise interprétée par la cantatrice Barbara Hendricks et le chœur de l’armée française, remplaçant le Kaddish pour l’entrée des Veil au Panthéon. Une Marseillaise reprise par certain.e.s parmi le public.

Source :AFP

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